Revasia Description du projet Evaluation économique
L’objectif de ce projet est de développer des outils d’évaluation économique des systèmes de surveillance et de contrôle afin de donner les éléments de justification de l’intérêt de tels systèmes et d’identifier les risq
ues de mauvais fonctionnement et les modalités d’améliorer l’efficience/efficacité des systèmes.
Depuis les 20 dernières années, de nombreux efforts ont été entrepris pour améliorer les systèmes de surveillance en santé animale, notamment en Asie, dans un but de détection précoce et de contrôle des maladies animales. L’apparition de l’IAHP en 2003 a accentué l’importance de ces systèmes de surveillance en santé animale, non seulement pour la santé animale, mais aussi pour la santé publique, en raison de la crainte d’une pandémie de grippe. Il y a eu de nombreuses tentatives d’amélioration des systèmes de surveillance en santé animale aux niveaux national, régional et global (Wantanee Kalpravidh, 2011).
Cependant, certaines de ces initiatives sont restées insuffisamment connectées entre elles, et on a assisté dans certains pays à la mise en place de mesures « ad hoc » soutenues par des bailleurs (au travers d’études ponctuelles dans le cadre de projets de recherche), mais sans véritable ancrage sur le terrain ou auprès des institutions publiques chargées d’assurer une veille sanitaire. D’autres dispositifs, au contraire, ont permis de renforcer les structures déjà en place, ou leur ont permis d’accéder à de nouvelles méthodes ou de nouveaux outils.
L’objectif de ce projet est de développer des outils d’évaluation économique des systèmes de surveillance et de contrôle afin de donner les éléments de justification de l’intérêt de tels systèmes et d’identifier les risques de mauvais fonctionnement et les modalités d’améliorer l’efficience/efficacité des systèmes.
A partir d’une évaluation locale de la situation sanitaire et des systèmes de surveillance d’une maladie modèle type influenza aviaire en place sur des terrains ayant des contextes socio-économiques différentiés (Vietnam, Thaïlande, Cambodge, Laos) les performances de la surveillance des maladies animales à l’échelle régionale en Asie du Sud Est sera analysée. Cette étude pourra s’étendre étendue régionale en Asie du Sud-Est, éventuellement aux autres influenzas et/ou à coupler à une autre maladie, ex. fièvre aphteuse). Cet objectif sera décliné à plusieurs échelles : provinciale (un réseau de villages et d’élevage), nationale et régionale (Asie du sud-est). Les interactions entre ces systèmes nationaux et les instances internationales (ex. agences des Nations Unies, agences de développement) seront également abordées. Elle permettra de dégager une méthodologie d’analyse des coûts efficacités économiques des différents types de systèmes de surveillance et de contrôle.
Les systèmes de surveillance et de contrôle étudiés seront à la base des systèmes nationaux (des systèmes locaux pourraient exister sur une filière donnée et/ou avec des consortiums privés) en essayant si possible d'évaluer des différences de performances entre provinces (maillage des acteurs de la surveillance, qualité de l'information, etc.). Ensuite la mise en commun au niveau régional (Asie du sud-est) voire international se fera via des réseaux de santé ou des programmes (OIE, FAO) qui ne sont pas à proprement parler des systèmes de surveillance allant chercher l'information sanitaire à la source (i.e. au niveau de l’élevage). L'intérêt de travailler au niveau régional est de pouvoir comparer les systèmes selon les contextes de chaque pays – par exemple selon un "gradient" en termes de de développement (par ex. capacités des services vétérinaires) allant du Laos à la Thaïlande en passant par le Cambodge et le Vietnam.
Ces systèmes de surveillance sont développés, mis en place par les services vétérinaires des pays, quelquefois au travers de projets spécifiques, et en général sur des recommandations de l'OIE, de la FAO, d'expertises etc. en fonction d'objectifs divers : vigilance vis-à-vis de l’introduction de nouvelles maladies, évaluation de la situation sanitaire globale, évaluation d’impact de mesures de contrôle, priorisation de maladies suivies, évaluation des risques pour la santé publique, etc. Ces systèmes de surveillance sont passifs -i.e. travail de base des services véto - et/ou actifs - une population animale à surveiller est ciblée pour une maladie donnée avec une méthode spécifique, en général au travers d’un projet spécifique. Les contraintes socio-économiques à l’échelle locale sont peu voir non prises en compte dans la mise en place de ces systèmes. Ces aspects représentent cependant des éléments clefs à la mise en œuvre et à l’efficacité des programmes de gestion des maladies animales. L’objectif de ce projet est de développer une méthodologie standardisée capable d’appréhender ces éléments limitant afin de fournir aux décideurs des informations clefs dans le développement (applicabilité) et la mise en œuvre (application) des stratégies de surveillance.
Le rôle et le positionnement des acteurs (depuis l'éleveur jusqu’au service central du ministère en passant par les vétérinaires, les techniciens, les laboratoires) et leurs interactions ainsi que le "bénéfice" pour les différents acteurs seront à évaluer pour en particulier comprendre les éventuels dysfonctionnements de la surveillance ainsi que le manque de retour d'information depuis le service central jusqu'aux acteurs sur le terrain. Pour ce faire, une analyse des réseaux sociaux (SNA : social network analysis ) sera mise en place : cet outil issu de la théorie des graphes en mathématiques est en effet utilisé depuis peu en épidémiologie.
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